Avec la numérisation, la saturation du marché de masse et les évolutions réglementaires, un agent général d’assurances est en prise à trois défis vitaux pour la survie de la profession.
De nombreuses formations pour devenir agent général d’assurance
Les agents généraux d’assurances, pour beaucoup, souffrent de plus en plus de la saturation du marché de l’assurance de masse. De nombreuses formations et parcours universitaires permettent d’accéder à ce métier :
Formation Bac+2 :
- BTS en assurances,
- BTS Banque, conseiller de clientèle
- BTS M.C.O. – management commercial opérationnel,
- BTS N.D.R.C. – Négociation et digitalisation de la relation client,
- DUT T.C. – techniques de suivi d’un stage,
- DUT C.J. – carrières juridiques.
Formation Bac+3 :
- Licence Pro, assurance banque finance chargé de clientèle.
Formation Bac+5 :
- MBFA (master en monnaie banque finance assurance).
Toutes les informations sur : www.trouvermonmaster.gouv.fr
…Par contre, certains secteurs tels que la couverture professionnelle ont le vent en poupe mais nécessitent des compétences plus techniques et donc une formation, voire une auto-formation adaptée. La spécialisation, par exemple dans le risque professionnel, semble être la clé de la croissance dans un marché assurantiel qui semble de plus en plus saturé d’offre.
Par ailleurs, les évolutions de la demande, de ses modes d’expression, de la rétention client, notamment du fait des évolutions règlementaires, a pour conséquence un centrage de la majorité des clients sur le moins-disant financier.
Afin de contrer cette évolution, de plus en plus d’agents se spécialisent dans le risque professionnel et délaissent les assurances de masse.
L’agent général d’assurances et le numérique
Comparateurs en ligne, avis clients, souscription en ligne, pure players internet, chatbots de conseil en ligne… L’agent général d’assurances traditionnel doit impérativement se faire une place dans un monde désormais habitué à commander en ligne après avoir lu des avis clients et paramétré sur mesure son panier d’achat.
Contrairement aux idées reçues, les robots conversationnels, chatbots pour les intimes, ne détruisent pas de métiers, ils en créent de nouveaux et font monter en compétence les métiers qu’ils représentent.
Le challenge des agents généraux face à cette montée en puissance de la digitalisation est de rester à la page bien entendu, mais aussi et surtout de tirer profit de cet état de fait plutôt que de s’arc-bouter contre ce qui est déjà là.
Si les grands groupes assurantiels utilisent la digitalisation, comme on a pu le voir chez Axa, Allianz et d’autres, cela ne doit pas être au détriment de l’agent général mais à son service, afin de lui permettre de gagner du temps sur des tâches chronophages, des questions récurrentes ou de la pré-qualification par exemple.
Le temps gagné doit permettre une montée en compétences techniques, un élargissement de l’offre et un focus sur les contrats pour lesquels la digitalisation n’apporte pas de solution. Et l’on rejoint ainsi les spécialités plus techniques telles que les placements ou la gestion du risque professionnel.
Enfin, le temps gagné grâce à la digitalisation de la profession doit permettre aux agents de se concentrer sur la satisfaction client, de passer du temps à questionner, écouter, répondre aux besoins, comprendre ses clients, encore plus qu’avant, ce qui sera l’occasion de creuser l’écart avec les solutions « ubérisées » d’assurances nouvelle génération qui n’ont à offrir qu’un call center à faible coût, un logiciel et un prix bas.
Évolutions règlementaires des métiers de l’assurance
Après la loi Hamon facilitant la résiliation, un arsenal règlementaire est venu renforcer la protection du consommateur et harmoniser sur le plan Européen les règles nationales. La DDA par exemple (directive sur la distribution d’assurances). Cette directive doit assurer la traçabilité du devoir de conseil, la transparence de la commission de l’intermédiaire, ainsi que la garantie que celle-ci n’influe pas sur les produits proposés ou les conseils.
La RGPD, règlement général sur la protection des données censé être appliqué à compter du 25 mai 2018 a également un fort impact sur les méthodes de travail de tous les secteurs traitant des données client, et ce d’autant plus que ces données auront un caractère sensible (finances, santé pour ne citer qu’elles).
La réforme du régime Cat’Nat de 1982 va également selon toute vraisemblance entrer en chantier dans les mois à venir, peut-être.. ?
Le Reste à charge zéro en dentaire, optique et auditif fait aussi partie des chantiers à venir, ainsi que de nouvelles lois sur l’assurance emprunteur, sur les produits d’assurance vie (document clé sur les risques financiers liés à la souscription) et la solvabilité des compagnies d’assurances complètent un paysage juridique complexe.
Pour l’agent général d’assurances, la digitalisation du marché est un risque pour qui n’en tire pas parti mais une opportunité pour qui saura dégager du temps pour rester au contact des clients, se former aux évolutions techniques et réglementaires et se
spécialiser dans les créneaux porteurs.